L'Abondance par Adam l'Aîné

Au château de Versailles

Lambert-Sigisber Adam dit Adam l'Aîné
(Nancy, 1670 - 1759)

L'Abondance (L'Abondance versant ses dons sur la terre)

1758 
H. : 2, 10 m (avec le socle)
Ancienne collection Alphonse de Rothschild (1884-1905) ; Versailles, musée et domaine national (depuis 2021).

Entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle, cette sculpture était exposée dans le hall d'entrée de l'hôtel  de la rue Saint-Florentin d'Alphonse de Rothschild, à coté de l'escalier qui mène aux salons de réception du premier étage. Allégorie de la prospérité, cette Abondance d’Adam l'Aîné (1758) avait été acquise par Alphonse en 1881, au moment de la vente des sculptures appartenant au domaine de Ménars. Lors de la même vente, le baron Alphonse avait aussi acheté la sculpture de Jacques Boisseau, Zéphyre, Flore et l’amour, ayant également appartenue au marquis de Marigny. Ces deux groupes sculptés seront placés ensemble dans le hall de l'hôtel de la rue Saint-Florentin, alors que d'autres sculptures acquises par le baron et datant de la même époque – notamment la Pyrrha de Jean-Pierre-Antoine Tassaert (provenant probablement du même domaine – seront parallèlement destinées au château de Ferrières.

L'Abondance avait été commandée en 1752 par le roi Louis XV pour orner le bosquet de la Paix au château de Choisy, puis donnée au marquis de Marigny, frère de la marquise de Pompadour, en 1768. Transférée dans son domaine de Ménars par le marquis en 1773, L'Abondance est placée pendant deux ans dans une niche sous la rotonde réalisée dans les jardins sur dessin de l'architecte Jacques-Germain Soufflot, puis placée dans le Bois-Haut et enfin, devant le château au centre des parterres (de Gonay, 1935).

Comme dans l'Amitié de Pigalle des collections d'Alphonse, sous les traits de cette élégante figure féminine, c'est encore fois la marquise de Pompadour qui est évoquée ici. Cette allégorie est représentée dans l'élan de la course, portant la corne de l'abondance, remplie d'épis, de fleurs, de bijoux et de pièces qui en témoignent la richesse. Son modèle a été exposé en plâtre au Salon de 1753, alors que le marbre ne sera livré qu'en 1759.

Mentionnée comme appartenant à Alphonse de Rothschild à l'hôtel de Talleyrand en 1905, son identification et sa localisation dans le hall d'entrée a pu être précisée en 2019 dans le cadre du programme de recherche de l'INHA « Les collections Rothschild dans les institutions publiques françaises ».

Une réduction en terre cuite de cette sculpture a été déposé par le musée du Louvre au musée Lorrain de Nancy (H. 51 cm, inv. RF 3341).

Adam l'Ainé, Lambert-Sigisbert dit, L'Abondance (L'Abondance versant ses dons sur la terre), Nancy, musée Lorrain (dépôt du musée du Louvre)

Laura de Fuccia, cheffe de projet, INHA, 2019

En savoir plus

Bibliographie

– Catalogue des sculptures en marbre : statues, groupes, vases décorant le Parc et le château de Ménars, catalogue de la vente, Ménars-le-Château, 11 juin 1881.

Basan, Pierre-François, Note des statues et bustes de marbre, qui se trouvent dans les Jardins du Château de Ménars, Paris, 1785.

– Gonay, Ernest de,«  Les jardin s de Ménars », Revue de l'art, avril 1935.

– [Paul Leroi], « Le baron Alphonse », L’Art, 3e S. 1905, n° 5, p. 257-293.

– Scherf Guillaume, « Adam l'Ainé, L'Abondance », dans X. Salmon (dir.), Madame de Pompadour et les arts, cat. de l'exposition (Versailles, Musée des châteaux de Versailles et de Trianon), Paris, RMN, 2002, p. 516, n° 273.

Ressources en ligne

Consulter le dossier thématique dédié aux collections d'Alphonse de Rothschild à l'Hôtel de Talleyrand.