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L'Amitié sous les traits de madame de Pompadour (1721-1764)
Au département des sculptures du musée du Louvre
Jean-Baptiste Pigalle
(Paris, 1714 - Paris, 1785)
L'Amitié sous les traits de madame de Pompadour (1721-1764)
1753
Marbre
H. : 1,66 m. ; L. : 0,62 m. ; Pr. : 0,55 m.
Signé : PIGALLE FECIT 1753
Paris, musée du Louvre, département des Sculptures, inv. RF3026
Ancienne collection Alphonse de Rothschild, don du baron Guy de Rothschild, 1974
Cette œuvre, qui reproduit les traits de Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour (1721-1764), était destinée à être placée dans le bosquet de rose et de jasmin du parc du château de Bellevue qu'elle avait fait construire à Meudon et qui était consacré à l'Amour. À l'origine, elle avait comme pendant une statue de Louis XV réalisée par le même artiste.
Allégorie de l'amitié, cette sculpture est commandée en 1750 par la marquise, maîtresse officielle du roi depuis 1745, et jusqu'à vers 1752, alors qu'elle voyait sa relation avec le roi évoluer dans une profonde amitié. Mme de Pompadour deviendra en effet au fil du temps une réelle amie et conseillère pour Louis XV qui l'appréciait par son intelligence. Pigalle en propose ici une image conforme à l'iconographie traditionnelle, en présentant cette allégorie vêtue d'une simple robe blanche, la poitrine découverte, les bras nus. À ses pieds sont posées des fleurs de toutes les saisons, allusion au fait que l'Amitié fleurit à toutes les phases de la vie. Cette iconographie était chère à la marquise qui demandera en 1755 à Étienne-Maurice Falconet une autre version de son effigie travestie en allégorie de l'Amitié, à faire éditer en biscuit par la manufacture de Sèvres, sur dessin de François Boucher. L'Amitié du musée du Louvre fait aussi écho à une autre sculpture - L'Amour embrassant l'Amitié
(1758) que Pigalle réalise sur demande de la marquise pour le même parc du château de Bellevue où l'Amour, désormais désarmé, embrasse tendrement l'Amitié.
Jean-Baptiste Pigalle, L'Amour embrassant l'Amitié, Paris, musée du Louvre.
Acquis par Alphonse de Rothschild en 1904, L'Amitié sous les traits de madame de Pompadour était placée dans une niche spécialement aménagée dans la grande salle à manger de l'Hôtel de la rue Saint-Florentin.
En 2004, une copie de cette sculpture a été replacée au même endroit, grâce à une donation américaine et suite aux accords passés entre l'Ambassade américaine à Paris, le musée du Louvre et le château de Versailles.
Michel Bourbon d'après Jean-Baptiste Pigalle, L'Amitié sous les traits de Madame de Pompadour, 2004, Paris, Ambassade des États-Unis, Hôtel Saint Florentin.
Laura de Fuccia, cheffe de projet, INHA
En savoir plus
Bibliographie
– Bascou, Marc, « Les héritiers du baron Édouard de Rothschild », dans P. Prevost-Marcilhacy (dir.), Les Rothschild, une dynastie de mécènes en France, 3 vol., Paris, éditions du musée du Louvre/Bibliothèque nationale de France/éditions d'art Somogy, 2016, III, p. 316.
– Gaborit, Jean-René (dir.), Sculpture française. II. Renaissance et Temps modernes, Paris, RMN, 1998.
– Rocheblave, Samuel, « Jean-Baptiste Pigalle », La Revue de l'art ancien et moderne, 1905, p. 422-428.
– Retour à l’hôtel Talleyrand, Paris, ambassade des États-Unis, Services américains d’information
et de relations culturelles, 1984, p. 32.
Ressources en ligne
Consulter le dossier thématique dédié aux collections d'Alphonse de Rothschild à l'Hôtel de Talleyrand.
Consulter la notice de cette œuvre sur le site du musée du Louvre : http://cartelfr.louvre.fr/cartelfr/visite?srv=car_not&idNotice=515