Un cadre de plaquettes, par Victor Peter

À Avesnes-sur-Helpe

Un cadre de plaquettes, par Victor Peter, reconstitution par Katia Schaal (2019)

Victor Peter
(Paris, 1840 - Paris, 1918)

Un cadre contenant neuf plaquettes
s. n° d'inv. 
Don Alphonse de Rothschild au musée d'Avesnes-sur-Helpe, 1904
Œuvres disparues

Tentative de restitution d’un cadre de médailles disparu

En 1904, Victor Peter expose deux cadres de plaquettes dans la section de la médaille du Salon des Artistes français :

Comme l’indique le petit astérisque succédant aux numéros, les deux cadres appartiennent alors à l’artiste. Mais après la clôture du Salon, un changement de propriété semble s’être opéré. Alphonse de Rothschild acquière simultanément les deux cadres pour servir sa politique de dons d’œuvres d’art contemporain aux musées de France. Ces deux cadres ne rejoignent toutefois pas la même institution. Le cadre n° 3466, intitulé Cadre contenant six plaquettes, est adressé au musée des beaux-arts d’Abbeville où il vient d’être retrouvé à l’issu d’une opération de récolement.

Quant au cadre figurant au n° 3465 du catalogue et mentionnant neuf plaquettes, il est destiné au musée de la société archéologique d’Avesnes-sur-Helpe, où il a malheureusement disparu durant le conflit de 1914-1918. Si cette perte nous prive définitivement de la matérialité des objets, elle ne nous empêche pas de concevoir l’aspect qu’aurait pu avoir l’ensemble.

La mention du livret nous détaille son contenu de telle manière que nous pourrions recomposer son agencement. En outre, la médaille a l’avantage d’appartenir à la catégorie des arts du multiple. La production semi-industrielle qui en découle permet d’obtenir plusieurs dizaines d’exemplaires quand son processus de fabrication émane de la fonte et plusieurs centaine, voire millier, d’exemplaires quand il s’agit d’une production par le biais de la frappe.

Pour la tentative de restitution du cadre disparu que nous proposons ici, nous avons pris pour référence des exemplaires similaires de médailles et de plaquettes issus du fonds Liard. Ce fonds, conservé au département des monnaies, médailles et antiques de la BnF et qui a été numérisé et mis en ligne sur le portail « médailles et antiques », se constitue en réalité de matrices et d’exemplaires de qualité issus de l’atelier du fondeur Antonin Liard (Paris, 1869-1944). Cet artisan, plébiscité par la majorité des médailleurs de l’époque, est resté actif jusque dans les années 1920-1930. Ayant cédé son fonds à une société d’amateurs, cette dernière est à l’initiative de l’entrée de cet ensemble de choix dans les collections nationales.

Notre proposition de restitution a pu retrouver tous les types cités dans la notice du catalogue du Salon, sauf un. L’item n° 2, intitulé Marceau, reste obscure pour nous et ne réfère à aucune œuvre que nous connaissions dans l’état actuel de nos recherches. En revanche, Alice René Paul Huet, Madame Marie Victor Peter, José Clara et Jean-Barnabé Amy nous apparaissent désormais sous leur profil le plus avantage. Quant aux Lièvres, la plaquette toute en longueur nous dévoile deux rongeurs se partageant une même branche ; le Bouc, s’avère âgé de trois ans ; Sans-Peur apparaît comme un aimable chien de chasse et Les Pigeons sur un buste de Minerve est une composition également connue sous le titre de Vénus se rit de Minerve. Pour de plus ample détail sur ce fonds, nous vous renvoyons à l’inventaire du musée d’Avesne-sur-Helpe et à l’inventaire dédié aux médailles dans lequel nous avons détaillé ce fonds et les objets mis en rapport.

Katia Schaal, chargée d'études et de la recherche, INHA

En savoir plus

Bibliographie

 – Société des Artistes français, Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture, gravure et lithographie des artistes vivants exposés au Grand Palais des Champs-Elysées, le 1er mai 1904, Paris, imp. Paul Dupont, 1904, p. 378, n° 3465 et 3466.