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Béatrice Ephrussi de Rothschild Charlotte Béatrice Ephrussi de Rothschild
Paris, 1864 - Davos (Suisse), 1934
« Ravissante personne, pareille à un portrait de Nattier ou de Largillière », dans le souvenir de Marcel Proust (1901), Béatrice est la seconde fille d’Alphonse et de Léonora de Rothschild (1837-1911). Elle passe ses années de jeunesse entre l’hôtel de la rue Saint-Florentin, le château de Ferrières, et la villa de Cannes où elle retrouve son cousin Arthur, dont elle partage les goûts pour la collection et l’excentricité. A l’âge de vingt ans, elle épouse Maurice Ephrussi (1849-1916), issu d’une famille de banquiers juifs d’Odessa. Elle s'en sépare en 1904. C'est à partir de cette date et de la mort de son père, en 1905, qu'elle dispose de sommes d’argent importantes qu'elle consacre à des acquisitions d’œuvres d'art qui se poursuivent jusqu’à sa mort.
En 1934, elle lègue à l’Institut de France une très importante collection éclectique d’œuvres d’art. Parmi celles-ci, on compte des pièces exceptionnelles, notamment des porcelaines de Sèvres ou de Vincennes, des tableaux de la Renaissance italienne, ainsi qu'une importante collection de dessins de Fragonard et des fragments d'architecture du Moyen-Âge et de la Renaissance, dont les achats semblent suivre une mode lancée par de grands marchands italiens, ou par les musées américains, tel que le musée des Cloisters à New York (ouvert en 1914).
Sa demeure de Saint-Jean-Cap-Ferrat, très peu habitée par Béatrice, sera transformée en musée par l’architecte Albert Tournaire en réponse au souhait d'en faire « un musée tout en gardant l’esprit d’un salon ». Cette villa-musée, également léguée à l'Institut de France en 1934, abrite désormais quatre collections, celles de l'hôtel parisien de Béatrice (19, avenue Foch, aujourd'hui siège de l'Ambassade d'Angola), où elle réunit ses pièces les plus importantes, de ses deux villas de Monte Carlo (villas Soleil et Rose de France) et enfin de Saint-Jean-Cap-Ferrat. Par les legs de Béatrice, près de six mille œuvres entrent ainsi dans le patrimoine des institutions françaises.
Laura de Fuccia, Chef de projet, Institut national d'histoire de l'art
Charles Lansiaux, Hôtel Rothschild, 2 rue Saint-Florentin à Paris, 1er arrondissement, 22,4 x 16,5 cm, 1916, @musée Carnavalet de Paris.
Villa Ephrussi de Rothschild à Saint-Jean-Cap-Ferrat.
En savoir plus
Bibliographie
– Kolbe, Philip (dir.), Correspondance de Marcel Proust, Paris, Librairie Plon, 1988, XVI, n. 17, p. 67.
– Prevost-Marcilhacy, Pauline, Les Rothschild bâtisseurs et mécènes, Paris, Flammarion, 1995.
– Steve, Michel, Béatrice Ephrussi de Rothschild, Nice, Audacia éditions, 2008.
– Prevost-Marcilhacy, Pauline (dir.), « Béatrice Ephrussi de Rothschild, 1864-1934 », dans P. Prevost-Marcilhacy (dir.), Les Rothschild, une dynastie de mécènes en France, 3 vol., Paris, éditions du Louvre/BNF/Somogy, II, 2016 et notamment, dans cette section du volume :
– Malgouyres, Philippe, « Sculptures », dans P. Prevost-Marcilhacy (dir.), 2016, II, p. 260-271.
– Prevost-Marcilhacy, Pauline, «Béatrice Ephrussi de Rothschild », dans P. Prevost-Marcilhacy (dir.), 2016, II, p. 250-259.
Ressources en ligne
– Consulter la biographie de Béatrice de Rothschild en anglais, suivre ce lien
– L'ensemble des dessins et des tableaux du Moyen-Âge au XXe siècle donnés par Béatrice de Rothschild et conservés à la Villa Ephrussi de Rothschild est accessible dans la base AGORHA. Depuis 2018, il est possible de consulter à la même adresse également les inventaires des porcelaines, du mobilier et de la sculpture médiévale.