Maître Bibi-la-Purée, par Jean Bailleul

Au musée d'Art et d'Histoire de Narbonne

 Jean Bailleul, Maître Bibi la purée, musée d'Art et d'Histoire, © Catherine Lauthelin, Ville de Narbonne

Jean Bailleul
Lille, 1877-1949

Maître Bibi -la-Purée
Bronze
H. : 47 cm
Narbonne, musée d'Art et d'Histoire, inv. 04.2.1.
Salon de 1902
Don du baron Alphonse de Rothschild


Jean Bailleul est un sculpteur français né à Lille en 1877. Élève de Barrias, de Coutan, puis de Boutry, il débute au Salon des Artistes français en 1901. Il devient sociétaire perpétuel des Artistes français en 1907. Parti au Canada vers 1914, il doit aussitôt retourner en France en raison de la déclaration de guerre. Il retourne en Amérique du Nord dans les années 1920 et fonde, avec d’autres artistes, l’École des beaux-arts de Québec dans laquelle il enseigne ; il en prend la direction en 1924. Ayant pour objectif de réintroduire l’art français au Québec, on y dispensait le même programme que celui de l’École des beaux-arts de Paris.
Jean Bailleul a fait une partie de sa carrière au Canada où l’on trouve la majorité de ses réalisations, parmi lesquelles la statue de Pierre Gaultier de Varennes de la Vérendrye pour l’Hôtel du Parlement du Québec.

L'oeuvre

De son vrai nom André-Joseph Salis, Bibi-la-Purée vécut dans la seconde moitié du 19e siècle. Il se disait rentier et secrétaire de Paul Verlaine, mais son vrai métier était cireur de chaussures. Personnage excentrique, beau parleur et noctambule notoire, il vivait dans la rue. C’était une grande figure de Montmartre et du Quartier latin, également surnommé le « roi de la Bohême ». Il a inspiré de nombreux poètes et peintres. Il fut portraituré par Picasso en 1901, un film lui a été consacré en 1935 et on le retrouve encore dans le répertoire de Georges Brassens.
La représentation qu’en fait Jean Bailleul est très réaliste. Maître-Bibi-la-Purée apparaît dans son éternelle redingote, portant une fleur à la boutonnière, un gilet sur une chemise à cravate et un chapeau haut-de-forme sur des cheveux mi-longs. Les mains dans les poches, son mégot aux lèvres, il a les traits tirés et semble las. Par cette vision d’un homme élégant, mais usé par le temps et une vie dissolue, Bailleul plonge le spectateur dans l’ambiance romantique parisienne de la fin du 19e siècle dans laquelle les soirées avaient l’odeur de l’absinthe.
Plusieurs épreuves de cette statuette en bronze sont connues.

Hélène Guenet,Ville de Narbonne, Direction Culture et Patrimoine, service des Musées


En savoir plus

Bibliographie

– Berthomieux,Louis, Musée de Narbonne. Catalogue descriptif et annoté des peintures et sculptures, Toulouse, É. Privat, 1923.
– Karel, David, Dictionnaire des artistes de langue française en Amérique du Nord. Musée du Québec, Québec, musée du Québec, Presses de l'Université Laval, 1992.