L’Astronome par Johannes Vermeer

Au musée du Louvre, département des Peintures

Johannes Vermeer, L’Astronome, Paris musée du Louvre

English version    

Johannes Vermeer

(Delft, 1632 - Delft, 1675)

L’Astronome

1668
Huile sur toile
H. : 0,51 cm. ; L. : 45 cm

Paris, musée du Louvre, département de Peintures, inv. RF 1983-28.

Ancienne collection Alphonse de Rothschild ;  collection Édouard de Rothschild ; Guy de Rothschild ; dation en paiement des droits de mutation, 1983

Le sujet de l’Astronome, chef-d’œuvre du maître delftois Johannes Vermeer (1632-1675), reste soumis à de nombreuses interprétations, ayant tantôt été considéré comme étant un philosophe, tantôt comme étant un géomètre ou un astrologue. La présence de nombreux objets scientifiques renvoyant aux études scientifiques – un compas, un astrolabe, un globe céleste – suggèrent ces diverses lectures alors que le manuel d’astronomie et de géographie d’Adrien Metius (1621) ouvert à une page liant la connaissance du ciel à une inspiration religieuse, ou le tableau de Moise sauvé des eaux, préfigurant la venue du Christ (Bascou, 2016), font allusion à des interprétations plus complexes, aux tons allégoriques, de l’iconographie de cette oeuvre.

Au XVIIIe siècle, l'Astronome est systématiquement associé à un autre tableau représentant un savant, le Géographe (Francfort-sur-le-Main, Stadelsches Kunstinstitut). Bien qu'il ne s'agisse pas à proprement parler de deux pendants, les deux œuvres sont présentées ensemble au fil des ventes qui se succèdent en Hollande de 1713 à 1797, avant d’être séparées pour la première fois lors de la vente Jan Gildemeester Jansz à Amsterdam en 1800 (Bascou, 2016).

Johannes Vermeer, Géographe, Francfort-sur-le-Main, Stadelsches Kunstinstitut, inv. 1149.

Ce thème du savant en méditation, commun à ces deux tableaux est fréquent dans la peinture hollandaise, qui célèbre souvent cette recherche de la connaissance scientifique et ses résultats. Il reste toutefois exceptionnel dans la production du peintre dont la majeure partie des œuvres conservées représente surtout des figures féminines. Adolphe de Rothschild devait être particulièrement sensible à ce thème quand il l'acquière à Paris, au plus tard en 1888, grâce à l’intermédiation de Léon Gauchez – son conseiller artistique. 

Après avoir été spolié en 1940, l’Astronome rejoint les collections du musée du Louvre en 1983, en paiement des droits de mutation, et s’ajoute ainsi à la Dentellière, seul autre tableau de cet artiste appartenant aux collections nationales françaises. Dernier Vermeer en mains privées, ce tableauqui devait rester un unicum au sein des nombreuses collections Rothschild, rejoint les collections du Louvre sur décision personnelle de Guy de Rothschild (Bascou, 2016).

Laura de Fuccia, cheffe de projet, INHA

Johannes Vermeer, La  Dentellière,  Paris, musée du Louvre, MI1448.

En savoir plus

Bibliographie

– Bascou, Marc, « Les héritiers du baron Édouard de Rothschild », dans Prevost-Marcilhacy, Pauline (dir.), Les Rothschild, une dynastie de mécènes en France, 3 vol., Paris, éditions du Louvre / Bibliothèque nationale de France/Somogy éditions d'art, III, 2016, p. 316 -325.

- Foucart, Jacques, L’Astronome et le Géographe de Vermeer, réunis après deux siècles de séparation, Le tableau du mois, Musée du Louvre, Département des peintures, n° 34, 1997.

- Vermeer et les maîtres de la peinture de genre, cat. de l'exp. sous la direction de Adriaan E. Waiboer, Blaise Ducos et Arthur K. Wheelock Jr. (Paris, musée du Louvre, 22 février- 22 mai 2017), Paris, coédition musée du Louvre éditions / Somogy éditions d’art, 2017.
 

Ressources en ligne

Consulter le dossier thématique dédié aux collections d'Alphonse de Rothschild à l'Hôtel de Talleyrand

Consulter la notice de l'oeuvre du site du musée du Louvre .