Brûle-parfum de Chine

Au musée national des arts asiatiques Guimet

Brûle-parfum de Chine

Chine, XVIIe siècle

Brûle-parfum 

Émaux cloisonnés sur cuivre

H. 8.5 cm ; D. 13.5 cm

Paris, musée national des arts asiatiques-Guimet, inv. EO 2547

Legs Adèle de Rothschild, 1922.

Ce brûle parfum chinois entra dans les collections du musée du Louvre à l’occasion du legs d’Adèle de Rothschild (daté du 10 octobre 1922). Il rejoignit la section Extrême-Orient du département des Objets d’art, conjointement à deux autres brûle-parfums en émaux cloisonnés chinois (EO 2545 et 2546).

Les vues de l'hôtel Beaujon (hôtel Salomon de Rothschild, 11, rue Berryer) qu'Adèle avait fait construire illustrent la place qu’occupait l’art chinois dans son intérieur. Il s’agit essentiellement de porcelaines, mais également, comme ce brûle parfum l’illustre, de cloisonnés chinois, dont certains sont toujours conservés sur place.

La forme de ce brûle-parfum reprend celle des vases rituels de type li qui étaient utilisés en Chine plus de mille ans avant notre ère, pour les offrandes de nourriture. La technique des émaux cloisonnés utilisée pour son décor s’est développée en Chine sous la dynastie des Yuan (r.1279-1378) sous l’influence d’artisans d’origine arabe installés en Chine. Probablement réalisé sous la dynastie des Ming, le motif de fleurs de lotus et de rinceaux qui orne ce brûle parfum s’inspire de ceux des émaux cloisonnés de l’époque Yuan. La lèvre et les anses sont ornés de petits nuages multicolores tandis que sur les pieds et le fonds se développent des fleurs de chrysanthèmes.

Les émaux cloisonnés chinois entrèrent dans les intérieurs bourgeois européens dans la seconde moitié du XIXe siècle. L’intérêt qu’on leur porta s’inscrit à la fois dans l’attirance de l’époque pour l’art chinois, alors méconnu en dehors des porcelaines, mais aussi dans le contexte plus général d’un regain d’attention porté à l’art de l’émail sur métal –qui faisait autrefois la renommée des ateliers de Limoges. Les artistes français de la seconde moitié du XIXe siècle s’intéressèrent à cet art. D’un autre côté, la présence d’Européens en Chine et les expositions universelles organisées en Europe créèrent une demande qui mena à la constitution, à Pékin, d’ateliers dont une grande partie de la production étaient destinée à l’Europe, à une époque où la Chine connaissait une crise économique et sociale profonde.

La plupart des objets formant la section Extrême-Orient du département des Objets d’art du musée du Louvre, crée en 1893, rejoignirent les collections du musée Guimet après 1945 dans le cadre de la création du musée national des arts asiatiques.

Claire Déléry, conservatrice, section Chine, musée national des arts asiatiques-Guimet

En savoir plus 

Bibliographie :

– Quette, Béatrice, Tse Bartholomew, Terese, Biron, Isabelle, Brown Claudia et alii, Cloisonné : Chinese enamels from the Yuan, Ming, and Qing dynasties,catalogue de l'exp. (New York, Bard graduate center,  26 janvier- 17 avril 2011) New York : Bard graduate center, 2011.