L’Amour dompte La Force, par Jean-Antoine Injalbert

Au musée des Beaux-Arts de Nantes

Jean-Antoine Injalbert, L’Amour dompte La Force, © Nantes Métropole - Musée des Beaux-Arts - Photographie : C. CLOS

Jean-Antoine Injalbert
Béziers, 1845 - Paris, 1933

L’Amour dompte La Force
Bronze
44, 5 x 45 x 14 cm
Signé : A. Injalbert
Nantes, musée des Beaux-Arts, Inv. 1805
Don d'Alphonse de Rothschild, 1892

Ce petit bronze décoratif s’inscrit dans une longue lignée d’objets à thème mythologiques. Marqué par le naturalisme de Dalou, Injalbert fut aussi sensible à l’art de Puget. Mais cet amour chevauchant un lion, à l’air rieur et aux ailes déployées, rappelle davantage les œuvres des Néo-Grecs, des années 1850, notamment celles du peintre Jean-Louis Hamon, qui a collaboré avec la manufacture de Sèvres. Injalbert, qui s’amusait avec les codes iconographiques, présente ici un sujet qui fut populaire : Fremiet avec son Pan et oursons (cat. 153)  avait connu un grand succès avec ses éditions en bronze dans les années 1870. Injalbert multipliera les petits bronzes d’édition commerciale qui rencontreront la faveur des grands amateurs, comme notre bronze ici issu de la collection Rothschild. L’Amour dompte la Force inspirera à Injalbert son Faune ivre (1904, bronze, Béziers, musée des Beaux-Arts), son Satyre assis jouant de la flûte (1906,  bronze, Béziers, musée des Beaux-Arts) et sa  Nymphe lutinant un satyre assis (1913, bronze, Paris, musée d’Orsay).

Quelques notes biographiques

Grand Prix de Rome en 1874 (Douleur d’Orphée, Paris, École nationale supérieure des beaux-arts), Injabert fut élève de Dumont. Il connut un grand succès aux Salons, où il exposait à partir de 1872, y remportant plusieurs médailles (2ème classe, 1877, 1ère classe, 1878, exposition universelle, grand prix (1889). Professeur à l’École des beaux-arts (1891-1929),  membre du jury du Salon (1900), membre de l’Institut (1905), commandeur de la Légion d’honneur (1910), il incarne le renouveau de la sculpture toulousaine, influençant profondément Bourdelle. Sa Marianne (1889) est devenue un modèle répandu dans toutes les mairies de France. La Ville de Béziers conserve la plus grande partie de ses œuvres (dont le fonds de son atelier qui fut donné par sa veuve en 1934 au musée des Beaux-Arts de sa cité natale), car il a beaucoup décoré les monuments de sa ville natale (fontaine du Titan, monument aux mort de Béziers) ou de Montpellier (Opéra de la Comédie, Les lions du Peyrou, 1883).

Cyrille Sciama, Directeur scientifique, artistique et culturel, Conservateur chargé des Collections XIXe siècle, Musée des Beaux-Arts de Nantes

En savoir plus 

Bibliographie

 La Sculpture au musée, Canova, Rodin, Pompon…, Cinisello Balsamo (Milan), Silvana Editoriale, 2014, p. 179