Devant de collier

Au musée du des Arts décoratifs de Paris

Devant de collier

Devant de collier 
18e siècle, Portugal ?

Paris, musées des Arts décoratifs, inv. 9905
Don de Charlotte de Rothschild,1899.

La collection de bijoux léguée par la baronne Nathaniel de Rothschild au musée des Arts décoratifs, Paris

Le legs de deux ensembles (coffrets en cuir et bijoux) consenti par la baronne figure dès 1899 dans la Revue des Arts décoratifs.

L’ensemble des bijoux entre au musée dès novembre 1899 mais ne sera porté sur les livres d’inventaire du musée qu’en décembre 1901, à la suite des nombreuses démarches administratives nécessaires pour l’acceptation du legs.

Si Raymond Koechlin fait en 1909 une communication à la Société des Amis du Louvre sur la collection de cuir, il n’évoque cependant absolument pas les bijoux.

Les documents notariés font état de deux cents bijoux, en fait deux cent soixante- treize pièces sont inscrites sur les inventaires. Il faut noter que la collection de bijoux du musée des Arts décoratifs compte alors, en 1899, trois cent quatre-vingt-quinze bijoux, c’est dire l’apport important que constitue le legs de la baronne Charlotte de Rothschild.

L’ensemble de la collection Rothschild est constitué de :

–   Cinquante bijoux des 17e et 18e siècles dont une collection importante d’ornements en nœud de ruban, en or et diamants

 –  Trente-six bijoux du 19e siècle dont six bijoux de la famille de bijoutiers italiens les Castellani (une parure, une demi-parure et trois broches) et des bijoux français dont des œuvres d’Emile Froment-Meurice

– Vingt-neuf bijoux régionaux français dont une grande partie de bijoux de Normandie

–  Sept bijoux indiens

Jusqu’à présent, cet ensemble n’a fait l’objet que d’une seule publication dans « Les nouvelles collections de l’UCAD. 10e série. Bijoux. », éditeur Guérinet, qui ne porte aucune date d’édition ou d’impression mais qu’il est possible de dater autour de 1910.

Amatrice de bijoux et donatrice, Charlotte de Rothschild n’apparaît pourtant pas parmi les prêteurs de bijoux lors des expositions universelles, contrairement à ses frères, Edmond et Alphonse, mais il est vrai que l’on s’intéressait guère alors aux bijoux des 17e et 18e siècles, encore moins à ceux du 19e siècle. Certaines factures d’achat ont été retrouvées dans les archives Rothschild à Londres (Chaumet, Mellerio, Hamelin, Bassot et Boin-Taburet), certains bijoux sont peut-être issus de l’héritage de sa mère, Betty de Rothschild. Il est en tout cas difficile de faire la part entre les bijoux de collection (17e et 18e siècles) et les bijoux portés comme ceux des Castellani dont Charlotte était une cliente assidue lorsqu’ elle séjournait en Italie comme le prouve le Livre d’Or des bijoutiers.

Une grande partie des bijoux des 17e et 18e siècles ainsi que les bijoux de Castellani sont présentés dans la Galerie des Bijoux du musée et notamment le collier avec un cabochon de saphir en pendentif.

Evelyne Possémé, Conservateur en Chef, musée des Arts décoratifs, Paris

* Ce texte a été présenté lors de la table-ronde dédié au programme « Les collections Rothschild dans les collections publiques françaises » à l'occasion de la parution de l'ouvrage dirigé par Pauline Prevost-Marcilhacy (Les Rothschild, une dynastie de mécènes en France, 3 vol., Paris, éditions du Louvre/Bibliothèque nationale de France /Somogy éditions d'art, 2016) et de la mise en ligne de ce site (Paris, l'Institut national d'histoire de l'art, 24 novembre, 2016).   

En savoir plus

Bibliographie

– Possémé, Évelyne, « Une collection de bijoux au musée des Arts décoratifs, 1899 », dans P. Prevost-Marcilhacy (dir.), Les Rothschild, une dynastie de mécènes en France, Paris, éditions du Louvre/BNF/Somogy, 2016, I, p. 230-235.

Intervention d'Evelyne Possémé