Saint-Jean-Cap-Ferrat, Villa Ephrussi de Rothschild

Cette villa, anciennement appelée Villa Ile-de-France, a été léguée à l'Institut de France en 1934 par Béatrice Eprhussi de Rothschild. Édifiée à partir de 1909-1910 selon le plan de l'architecte Marcel Auburtin, en style italianisant, elle a été inaugurée en 1938, à la veille de la Seconde guerre mondiale. Elle sera fermée pendant la guerre, puis réouverte en 1960. À cette époque, son conservateur, Gabriel Ollivier, en publie un premier guide et rend les œuvres réellement visibles.

La villa réunit actuellement quatre collections : celles de l'hôtel parisien du 19, avenue Foch (où Béatrice réunit les pièces les plus importantes), de ses deux résidences de Monte Carlo (les villas Soleil et Rose de France) et de Saint-Jean-Cap-Ferrat. Ces ensembles s’organisent autour de plusieurs axes : une très importante collection XVIIIe siècle qui rappelle en partie celle du père de Béatrice, Alphonse (Leben, 2016 ; Seret, 2016), des œuvres orientales (céramiques chinoises, textiles asiatiques, objets japonais (Privat Savigny, 2016 et Quette, 2016) et une collection d’œuvres italiennes et espagnoles (Prevost-Marcilhacy, 2016). Parmi celles-ci figure un ensemble considérable de tableaux primitifs italiens, essentiellement regroupé dans le patio, et des plafonds de Pellegrini, Tiepolo et Cedini (Moench, 2016).  Un corpus remarquable de dessins de Fragonard est aussi à signaler. Un ensemble très varié de sculptures médiévales, allemandes, françaises, italiennes et espagnoles, des fragments d'architecture, une collection lapidaire sont aussi conservés dans la Villa et son jardin (Malgouyres, 2016). Ils contribuent à répondre au « désir scénographique de créer une sorte de villa de rêve, hors du temps, qui réunirait toute sorte de traits méditerranéens, de la Renaissance espagnole au rococo piémontais » (Malgouyres, 2016, II, p. 262). Le nymphée abrite le Zéphire contrariant les amours d'un papillon et d'une rose, seule œuvre connue de Jean-Baptiste Boyet (1783 - vers 1831), exposée au salon de 1827. Parmi les éléments dispersés sur l'ensemble de la villa, Philippe Malgouyres a pu reconstituer un ensemble de morceaux d'un monument funéraire de Don Garcia Osorio (mort après 1502) et de son épouse, provenant de la province de Tolède (Malgouyres, 2016, II, p. 269).

Un premier inventaire sommaire de la Villa Ephrussi, rédigé sous la conduite de l’architecte Michel Stève et inédit, permet de mesurer l’ampleur de ses collections, en enregistrant 5 632 pièces. Il a été augmenté par un groupe de chercheurs dirigé par Pauline Prevost-Marcilhacy dans le cadre de la préparation de la publication Les Rothschild, une dynastie de mécènes en France, Paris, éditions du Louvre/BNF/Somogy, 2016. Les collections de dessins et peintures de la villa sont d'ores-et-déjà en ligne sur la base AGORHA (voir Ressources en ligne).

Laura de Fuccia, Chef de projet, Institut national d'histoire de l'art

Jean-Baptiste Leroux, Jardins de la Villa Ephrussi de Rothschild (détail).

Laura de Fuccia, chef de projet, Institut national d'histoire de l'art

 En savoir plus

Bibliographie

– Leben, Ulrich, « Le XVIIIe siècle à la villa Ephrussi de Rothschild, 1933 » dans P. Prevost-Marcilhacy (dir.), Les Rothschild, une dynastie de mécènes en France, 3 vol., Paris, éditions du Louvre/BNF/Somogy, 2016, II, p. 286-315.

– Malgouyres, Philippe, « Sculptures, 1933 », dans P. Prevost-Marcilhacy (dir.), 2016, II, p. 260-271.

– Moench, Esther, « Peintures italiennes et espagnoles, 1933 », dans  P. Prevost-Marcilhacy (dir.), 2016, II, p. 272-285.

 Prevost-Marcilhacy, Pauline, « Béatrice Ephrussi de Rothschild », dans P. Prevost-Marcilhacy (dir.), 2016, II, p. 250-259.

– Prevost-Marcilhacy, Pauline, Les Rothschild bâtisseurs et mécènes, Paris, 1995.

– Prevost-Marcilhacy, Pauline, « Peintures et dessins du XIXe siècle, 1933 », dans P. Prevost-Marcilhacy (dir.), 2016, II, p. 376-383.

– Privat-Savigny, Marie-Anne, « Textiles, 1933 », dans P. Prevost-Marcilhacy (dir.), 2016, II, p. 360-369.

– Quette, Béatrice, « Arts d’Extrême-Orient, 1933 »,  dans P. Prevost-Marcilhacy (dir.), 2016, II, p. 370-375.

– Séret, Guillaume, « Porcelaines françaises, 1933 », dans P. Prevost-Marcilhacy (dir.), 2016, II, p. 316-341.

– Séret, Guillaume, « Porcelaines étrangères, 1933 », dans P. Prevost-Marcilhacy (dir.), 2016, II, p. 342-355.

– Séret, Guillaume, « Biscuits, 1933 », dans P. Prevost-Marcilhacy (dir.), 2016, II, p. 356-359.

– Vian des Rives, Régis (dir.), La Villa Ephrussi de Rothschild, Paris, Les éditions de l'Amateur, 2002.

Ressources en ligne

– Les collections de dessins, peintures, mobilier, porcelaine et sculptures de la Villa Ephrussi de Rothschild sont désormais accessibles dans la base AGORHA de l'INHA

– Consulter l'Inventaire des textiles, tapisseries et tapis de la villa Ephrussi de Rothschild, par Marie-Anne Privat-Savigny, [Paris, 2011] (dernière mise à jour : novembre 2021).

 

Adresse

11 Avenue Ephrussi de Rothschild06230 SAINT-JEAN-CAP-FERRAT  

Site internet de l'établissement

http://www.villa-ephrussi.com/

Sélection d'œuvres